Notre approche

En bientôt 10 ans d’existence, Rescue Montagnes a replacé plus de 200 montagnes et apporté son aide à de multiples familles en difficulté avec leur patou.
Chaque bénévole partage sa vie avec un ou plusieurs Montagnes.

Forts de ces expériences, notre connaissance des besoins spécifiques à la race s’est étoffée. Et nous avons pu constater que certaines habitudes pouvaient avoir des conséquences désastreuses sur nos compagnons… Alors qu’avec des règles de vie cohérentes dans l’esprit du chien et une attitude juste de la part de ses humains, une relation extraordinaire est possible.

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Voici donc notre approche, et les conseils que nous préconisons.

Bien sûr ceux-ci doivent ensuite être adaptés à chaque chien. On ne va pas, par exemple, se comporter de la même façon avec un chien dominant qu’avec un introverti…
N’hésitez pas à nous contacter
pour un suivi personnalisé.

Les constats effectués sur cette page concernent les chiens vivant en famille, sans congénère, ou en compagnie éventuellement d’un autre chien. Il est important de préciser que les chiens vivant en meute (dans les élevages, par exemple) n’auront pas forcément besoin de ces mêmes règles de vie, car la hiérarchie s’installe au sein même de cette meute canine, par les chiens eux-mêmes. Chacun d’eux trouve sa place au milieu des autres, qui le guident, le canalisent, ou le respectent en tant que leader. Un chien parfaitement équilibré au sein d’une meute canine aura donc besoin de repères, mis en place par les humains cette fois, en intégrant sa nouvelle famille.

Comme vous l’avez lu dans ses origines, le patou descend du loup.
Le loup vit en meute, meute régie par un leader, appelé loup alpha, ou chef de meute.
Le « chef de meute », dans le cas d’une vie commune humain-canin, doit toujours être l’humain ! Jamais le chien…

Le rang de chef de meute apporte des privilèges, mais aussi des responsabilités.
Ainsi, le leader :
- Assure la protection de la meute, il veille sur sa famille, la guide. Il est toujours en avant par rapport aux autres individus de façon à s’assurer que rien sur le territoire ne présente de risque, ou qu’un nouvel arrivant ne présente pas de danger. En cas de nécessité, c’est lui qui intervient en premier.
- Contrôle et gère la nourriture. Lorsqu’une proie est tuée, c’est lui qui mange en premier, choisissant les meilleurs morceaux. Aucun subalterne ne viendra lui disputer ce privilège !

Avec votre patou PENSEZ TOUJOURS « J’AGIS EN CHEF DE MEUTE ». Si votre Montagne pense que le chef de meute, c’est lui, alors des problèmes pourront apparaître…

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Pour qu’aux yeux de votre patou vous représentiez ce leader, ce chef de meute, quelques règles de vie sont essentielles :

• Attitude et gestuelle d’un bon leader de montagne

Un bon « chef de meute » est une personne dégageant beaucoup de prestance, dotée d’une certaine assurance naturelle, c’est une force tranquille. Un leader n’est jamais violent, ne crie pas, ne tape pas, ne s’emporte pas. Il est très ferme et doux à la fois.
Nous avons vu que le montagne pouvait se montrer très têtu, et certains individus aiment bien « pousser à bout » leur gardien. Ne perdez jamais votre sang froid ! Vous perdriez toute crédibilité aux yeux de votre chien, il ne saurait voir en vous un leader légitime.

Il est également important de toujours rester physiquement positionné au dessus de son chien, et d’avoir le regard au dessus du sien.
De même, vous ne devez jamais laisser le chien vous sauter dessus, donner des coups de pattes ou vous marcher sur le pied. C’est comme s’il vous manquait de respect, il vous « marque » en apposant son odeur sur vous. Et c’est en plus risqué au vu de son gabarit.

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Les séances de caresses sont importantes dans la relation homme/chien. Privilégiez les longues caresses sur la ligne du dessus du patou, du crâne à la croupe, ou sur le ventre si le chien est sur le flanc, position pleine de respect envers vous.
Adoptez également la caresse museau/entre les yeux/base du crâne qui est très maternelle et apaisante.
Et surtout évitez de caresser sous le cou (dans la nature, un loup subalterne va se frotter sous le cou du loup dominant en signe de soumission. Vous comprenez alors l’amalgame que cela crée dans l’esprit du chien : mon « chef de meute » se soumet à moi plusieurs fois par jour alors que le reste du temps il me demande de le respecter).
Les tapottes et caresses trop frénétiques sont peu appréciées du chien.

Un bon leader félicite toujours les comportements positifs de son chien, même au bout de 10 ans de vie commune ! Pas besoin de friandise pour cela (voir plus bas dans « contrôle de la nourriture »), une douce caresse avec un mot pour féliciter sur un ton enjoué est une magnifique récompense pour eux.

Lorsque la relation est juste, la hiérarchie claire et établie, tout se passe dans une compréhension mutuelle entre le chien et son gardien.

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Expérience Rescue : il n’est pas rare que nous soyons amenés à conseiller le gardien d’un montagne sur son propre comportement, avant celui de son chien. Pour avoir un chien équilibré, nous devons l’être nous-même. Si notre humeur est inconstante, si nous sommes colériques, le chien et surtout le montagne va nous le montrer très rapidement. Par exemple dans un environnement plein d’excitations, de cris, un chien de caractère introverti va vite sombrer dans ses peurs et ses angoisses, développant de réels troubles du comportement.


• Contrôle de la nourriture

Dans une meute, le couple alpha mange en premier alors que le reste de la troupe attend.? ?D’où l’importance que le chien assiste au repas de sa famille et mange juste après qu’elle ait terminé.
Et il doit manger sa gamelle d’une traite, sans laisser de nourriture, sinon il cherche à prendre du contrôle… Que son repas soit terminé, ou qu’il ait laissé un peu de nourriture, dès que vous constatez qu’il se détourne de sa gamelle, retirez-la : en général, le repas ne dure pas plus d’une dizaine de minutes.
NB : Si le chien mange correctement d’une traite, inutile de lui reprendre sa gamelle pendant le repas, ça ne prouve rien et c’est injuste aux yeux du chien (les dominants vont digérer tranquillement leur repas terminé et ne reviennent pas sans cesse interrompre les subalternes).
Il est important d’interdire au chien l’accès à la cuisine, pièce de contrôle de la nourriture par excellence puisque les repas y sont préparés.

Les jouets sont des proies virtuelles aux yeux du chien, lui laisser à disposition permanente revient à lui donner le contrôle de la nourriture. Nous privilégierons donc les séances de jeux où l’on donne l’objet, et on le reprend pour le ranger à la fin.
Même chose bien sûr avec un os, que l’on ne laissera pas continuellement à disposition, avec en plus le risque que le chien n’aille le cacher..
Suivant la même logique, nous ne récompensons pas le chien avec de la nourriture, de douces caresses accompagnées d’un mot de félicitation sur un ton enjoué seront très bien accueillies.

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Expérience Rescue :
Vous vous demandez sans doute ce qui peut se passer avec un montagne à qui on laisse certains privilèges liés à la nourriture. Les cas les plus fréquents auxquels nous sommes confrontés sont des chiens qui peuvent se montrer agressifs lorsqu’on approche leur gamelle, qu’on veut récupérer leur os ou leur jouet. Ce sont des chiens qui peuvent devenir voleur (et se mettre en danger en fonction de l’objet ingéré) ou encore destructeur.
Ces comportements sont dangereux pour tous, et encore plus quand il y a des enfants au sein du foyer. C’est au gardien de mettre en place la cohérence nécessaire pour que le chien se montre respectueux. Car si on lui laisse ces privilèges qui ne reviennent naturellement qu’au  « chef de meute », normal qu’il les prenne !


• Contrôle du territoire

Le leader (vous !)  assure le contrôle du territoire et ainsi la protection de sa famille.
Il se positionne toujours en avant de son chien (en marche en laisse, idéalement la truffe du chien ne devrait pas dépasser le genou) ainsi il tient le rôle d’éclaireur, et si un danger survient c’est à lui de gérer en premier. Dans la même logique, c’est lui qui passe les portes en premier pour rentrer comme pour sortir.
Lorsqu’un ami vient chez vous ou que vous croisez quelqu’un, ayez toujours un contact avec la personne avant votre chien. Ainsi vous lui montrez qu’il n’y a pas de danger et que la personne doit être tolérée.

Si vous laissez votre montagne seul dehors, vous lui donnez le contrôle du territoire et lui dites en somme : « protège le territoire car je ne suis pas à la hauteur », l’élevant ainsi dans le rôle de chef de meute.  Par ailleurs, gardez à l’esprit que votre montagne aime par dessus tout vivre au plus près de sa famille, que ce soit un troupeau ou ses humains.  Évitez donc de laisser le chien seul en extérieur afin de conserver et d’assumer ce privilège de chef de meute. « Le maître est dedans, le chien est dedans, si le maître est dehors, le chien est dehors avec lui ».  À nous donc de passer du temps dehors avec lui pour qu’il puisse pleinement apprécier sa vie de chien.
En votre absence, laissez votre chien tranquillement à la maison, il pourra se détendre et ne pas assumer la responsabilité du contrôle du territoire (source de grand stress pour les sujets introvertis). Vous éviterez les problèmes de fugues qui comportent de grands risques pour lui comme pour autrui, et les problèmes d’aboiements (ce que vos voisins apprécieront).

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En intérieur, veillez à ce que le chien ne s’installe pas à une place stratégique et/ou en hauteur : lit, canapé, lieu de passage, lieu permettant de surveiller des accès etc… Le chien ne doit pas se coucher en travers des passages, s’il le fait ne l’enjambez pas, demandez lui de se pousser. N’hésitez pas à mettre son coussin à une place plutôt en retrait et non stratégique dans la maison.


Expérience Rescue : Les problèmes fréquemment rencontrés avec des montagnes à qui on laisse le contrôle du territoire sont l’hyper-aboiement, les fugues, difficulté croissante à faire rentrer le chien dans la maison. Mais aussi des problèmes d’agressivité puisque le chien décide de qui a le droit d’entrer sur le territoire, de qui a le droit d’approcher sa famille en promenade (humains comme chiens) et cela peut très vite se révéler ingérable !


Cette approche pourrait surprendre sur certains points, mais elle a fait ses preuves. Et de nombreuses personnes accompagnées par l’association peuvent en témoigner.

Au vu de ses capacités, le montagne des Pyrénées place la barre bien plus haut que la plupart des races pour accepter de reconnaître son gardien comme leader. Il demande de votre part beaucoup de justesse, de cohérence et de respect.

Le jour où vous verrez dans le regard de votre patou que vous tenez ce rang pour lui, vous saurez que c’est ce qu’il attendait de vous, et que vous lui faites le plus beau des cadeaux. Alors une relation inoubliable pourra commencer dans un profond respect mutuel…

N’hésitez pas à télécharger notre pense-bête de ces quelques règles de base !


Nos conseils peuvent surprendre…
Nos conseils peuvent déplaire…
Connaissez-vous le quotidien de l’équipe de Rescue Montagnes ?

Chaque jour ou presque, ce sont des familles inquiètes, parfois démunies qui nous contactent.
Ceux que nous côtoyons, ce ne sont pas les gardiens « heureux », qui ont trouvé un équilibre avec leur Montagne.
Ceux que nous côtoyons, ce sont les autres…
C’est la mère de famille qui a peur parce que son chien grogne sur son jeune enfant dès qu’il se déplace dans la maison, c’est le jeune couple qui ne comprend pas pourquoi Patou détruit tout dans le jardin ou la maison, c’est le « monsieur » dépassé parce que son Montagne attaque systématiquement tous les chiens qu’il croise, c’est la « dame » épuisée par les fugues à répétition de son loulou.

Certains, en nous appelant, ont déjà pris leur décision, celle qui, quoi qu’on en pense, est TOUJOURS source de souffrance : la décision de confier leur compagnon à une autre famille. D’autres veulent y croire et nous contactent pour discuter, échanger, être conseillés.
Va-t-on dire à la mère de famille de continuer à laisser la gamelle de son patou à disposition, au risque que l’irréparable se produise avec son jeune enfant ? NON
Va-t-on dire à la dame de continuer à laisser son chien dehors quand elle part travailler, parce que « le patou est épris de liberté » au risque que celui-ci ne provoque un accident lors d’une fugue ? NON
Va-t-on dire au « monsieur » que c’est cruel de promener un chien en laisse et qu’il doit continuer à laisser le sien en liberté au risque qu’il ne blesse gravement (mortellement ?) un autre chien lors d’une ballade? NON

Ces situations peuvent paraître extrêmes aux yeux de certains. À Rescue Montagnes, nous y sommes confrontées en permanence. Et quand un problème survient, on cherche une solution.
Il ne s’agit pas de brimer le chien, il s’agit de le COMPRENDRE. COMPRENDRE ses réactions pour mieux les prévenir. Ce qui paraît dur, insensé, ridicule aux yeux de certains, c’est ce qui nous a permis d’éviter à plusieurs Montagnes l’abandon, voir… l’euthanasie. C’est ce qui a permis aussi à plusieurs Montagnes de se sentir bien dans leur nouvelle famille. Et c’est la seule chose qui compte pour nous. L’écoute, la recherche du bien-être…
Pour que les problèmes soient résolus, pour que le Montagne de la mère de famille, celui du jeune couple, du « monsieur », de la « dame » trouvent un équilibre et ne vivent pas une vie d’abandons, de maisons en maisons tout au long de leur vie…